Quel hydrolat pour quel type de peau?

visibility 438 Vues comment 0 Commentaires person Par: Sandrine A.

Qu'est ce qu'un hydrolat?

L'hydrolat est issu de la transformation du végétal en huile essentielle par distillation. La distillation, c'est tout simplement le procédé qui, grâce à la vapeur d'eau, permet la captation de l'huile essentielle à partir d'un végétal. Une fois la distillation terminée, il est récupéré en surface du liquide obtenu l'huile essentielle qui est, pour ainsi dire, "écumée". L'eau restante dans la cuve est récupérée, c'est ce qu'on appelle l'hydrolat.

Il contient donc les propriétés de l'actif végétal hydrophiles et hydrosolubles comme les acides. On considère que l'huile essentielle est "diluée" dans de l'hydrolat à hauteur de 0,5% à 5%, même si techniquement ce n'est pas tout à fait vrai.

Eau Florale ou Hydrolat ?

Communément, les eaux florales et les hydrolats désignent le même cosmétique dans le langage courant.

A l’origine, on distingue les deux non pas par le procédé technique utilisé puisqu’il s’agit toujours d’une distillation mais par la finalité de l’opération, à savoir que si la plante peut donner de l’huile essentielle, on utilise le terme d’hydrolat, si la plante ne peut en fournir, on utilise le terme d’eau florale.

Par exemple, l’hydrolat de bleuet n’est pas obtenu par une distillation qui a pour finalité l’obtention d’une huile essentielle, le bleuet n’étant pas assez chargé en molécules aromatiques pour qu’une huile essentielle en soit extraite.

Cette différence a engendré la confusion entre eau florale et hydrolat, puisque le terme eau florale regroupe aussi bien dans le langage courant de « vrais » hydrolats (eau aromatique issue d’une distillation) que des eaux florales qui n’ont rien d’un hydrolat, avec des compositions à base d’eau, d’émulsifiant, de parfum naturel ou non, d’huile essentielle diluée, de conservateur, d’alcool etc…

La seule façon d’être sûr de la bonne nature de l’hydrolat est de regarder sa composition.

Choisir un hydrolat

Un bon hydrolat doit être issu d’une distillation, qu’elle soit à visée d’obtention d’une huile essentielle ou non. Il doit contenir le moins d’ingrédients possible dans sa composition, la liste INCI, et être certifié BIO. Idéalement, un hydrolat ne contient qu’un seul ingrédient…Lui-même !

Certains producteurs rajoutent de l’alcool et/ou un conservateur car l’hydrolat est un cosmétique à la conservation délicate. C’est une précaution inutile si on respecte les conditions de conservation de base : l’hydrolat doit se trouver dans un contenant ne laissant pas passer la lumière, il doit être conservé au frais, voir même au froid pour les plus fragiles. Rajouter un conservateur et de l’alcool peut alterner la qualité de l’hydrolat et même devenir impropre à certaines utilisations (notamment le nettoyage des yeux).

Techniquement, il doit donc être pur et micro-filtré. L’eau utilisée lors de la distillation doit être de qualité, l’eau de source est à privilégier. Tout comme les huiles essentielles, les hydrolats peuvent bénéficier d’une fiche technique de production.

Comment utiliser un hydrolat en cosmétique ?

L’hydrolat en cosmétique naturelle s’utilise généralement comme un tonique. Il s’applique donc après le nettoyage de la peau (à l’huile végétale, au savon ou au gel nettoyant) et avant le soin de jour ou de nuit. On peut utiliser un coton ou une lingette mais le mieux est de vaporiser l’hydrolat sur la peau puis de le faire pénétrer avec de touts petits tapotements, pour activer la microcirculation. Il est intéressant de créer sa propre synergie d’hydrolats lorsqu’on commence à comprendre ce dont notre peau a besoin.

Il peut aussi compter dans les préparations maison de cosmétiques, comme la réalisation de masques avec argile, de crèmes de jour ou pour le corps (en remplaçant l’eau), de démaquillants biphasés en le mélangeant à une huile végétale, dans les lotions capillaires etc…

Son usage est multiple, qu’il soit utilisé seul ou dans des mélanges. On prendra également en compte les propriétés intrinsèques de chaque hydrolat pour des usages particuliers comme le soin après-rasage, la lotion après-soleil etc…

Quel hydrolat pour quel type de peau ?

Les propriétés particulières des hydrolats sont dues à leur PH ainsi qu’à leur composition moléculaire. On en déduit ainsi si un hydrolat est astringent, calmant, hydratant (même s’il est très difficile d’hydrater la peau en passant par les couches supérieures de l’épiderme), purifiant, cicatrisant, raffermissant…C’est à partir de leur carte d’identité chimique qu’on recommande tel ou tel hydrolat pour tel ou tel usage.

Voici quelques pistes :

J’ai la peau acnéique : l’Hydrolat de Sarriette purifie et assainit la peau. Il resserre les pores et rafraichit les zones échauffées. C’est un hydrolat qui peut s’avérer trop fort pour les peaux acnéiques et sensibles. Dans ce cas, dès l’apparition d’un inconfort ou d’une rougeur inhabituelle, il conviendra de le mélanger à de l’hydrolat de lavande, à hauteur de 2/3 et 1/3.

Autres possibilités : les hydrolats de Romarin à Verbénone, de Laurier Noble, de Lavande

J’ai la peau atopique : l’Hydrolat de Géranium Rosat apaise et purifie. Il est anti-inflammatoire et stimule la circulation. Très doux, il calme les démangeaisons et les inconforts. Il convient bien aux peaux atopiques, qui sont très fragiles, se déshydratent très vite et sont des terrains propices aux allergies cutanées.

Autres possibilités : les hydrolats d’Hamamélis, d’Hélichryse Italienne…

J’ai la peau grasse : l’Hydrolat de Menthe Poivrée est un grand classique de la cosmétique pour les peaux grasses. Purifiant, il apaise également la peau et l’assainit. Il est un cicatrisant efficace et on peut l’utiliser en soin après-rasage pour calmer le feu du rasoir. Attention cependant, cet hydrolat est interdit aux femmes enceintes, allaitantes ainsi qu’aux enfants à cause de la présence de cétone terpénique.

Autres possibilités : les hydrolats de Sauge Sclarée, de Cèdre de l’Atlas, de Romarin à Cinéole…

J’ai la peau mature : l’Hydrolat de Rose de Damas, un des plus précieux et des plus polyvalents. Raffermissant et astringent, il convient aux peaux matures car il favorise la régénération cellulaire. Il est de conseil dans les préparations cosmétiques maison pour lutter contre l’apparition des premières rides.

Autres possibilités : les hydrolats de Ciste, d’Hélichryse Italienne, de Myrte, de Mélisse

J’ai la peau mixte : l’Hydrolat de Fleurs d’Oranger (Néroli) tonifie, apaise et a une propriété astringente intéressante pour les peaux mixtes. Il rééquilibre les zones sèches et les zones grasses et unifie le teint.

Autres possibilités : les hydrolats d’Hamamélis, de Thym à Thymol, de Lavandin

J’ai la peau normale : Techniquement, tous les hydrolats peuvent être recommandés aux peaux normales, en fonction de leurs besoins du moment et de l’odeur de l’hydrolat (calmant ou au contraire revigorant et énergétique). L’Hydrolat de Lavande est un bon hydrolat à l’équilibre exemplaire et convient donc aux peaux sans souci particulier. L’Hydrolat de Carotte tonifie et unifie le teint est aussi conseillé pour redonner un peu de pep à la peau normale.

Autres possibilités : tous les hydrolats !

J’ai la peau sèche : l’Hydrolat de Bleuet est un inconditionnel du soin des peaux sèches. Extrêmement doux, il décongestionne, calme et apaise la peau. Il est également conseillé après une exposition au soleil et pour soulager les yeux gonflés. Il agit sur les zones échauffées car déshydratées et atténue l’effet de tiraillement.

Autres possibilités : les hydrolats de Rose de Damas, d’Hélichryse Italienne, de Mélisse

J’ai la peau sensible : l’Hydrolat de Camomille Romaine convient aux peaux réactives et délicates, à tel point qu’on le recommande pour le soin et la toilette de bébé qui a la peau si fine et si fragile ! Il apaise les rougeurs et les sensations d’inconforts. Il est un peu astringent sans agresser la peau, parfait pour les peaux sensibles.

Autres possibilités : les hydrolats de Camomille Matricaire, de Bleuet, d’Hamamélis

Sources: Comment choisir son hydrolat?

MILES, Elske, Le Grand Livre de la Santé Naturelle, 2015, First Editions. PP. 381-383.

FESTY, Danièle, Ma Bible des Huiles Essentielles, 2018, Leduc.s Pratiques. PP.  157-159.

VAN DE STADT, Morgane, Cosmétiques Maison Soins Naturels, Autoédition. PP. 97-102.

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